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Blancbec

Après avoir passé 10 ans au sein du mouvement graffiti sous le pseudonyme VEKS, BLANCBEC oriente son travail vers de nouvelles démarches début 2000, d’abord par le biais de formes géométriques puis sous la forme d’oiseaux. Aujourd’hui son univers se compose d’audacieux protagonistes. Sa construction géométrique propre et sa gamme chromatique vive créent son style reconnaissable entre tous. L’oiseau et l’artiste se font appeler « Blancbec », choisi pour le côté sans expérience de l’artiste et l’aspect certain de son oiseau.

Le M.U.R. Plein Champ novembre 2022

Ici comme ailleurs, Blancbec intrique les références. Ainsi a-t-il pour cette peinture laissé reposer ses recherches sur une pièce du Musée de Tessé, une copie d’après un Saint Jérôme attribué à Joos Van Cleve (XVIe siècle). Plus que son iconographie, c’est son mode de narration qui compte. Jérôme est entouré d’attributs qui racontent son histoire : le chapeau de cardinal qu’il n’a jamais été, la Bible dont il fut le traducteur mais surtout un crâne qui, comme le chandelier éteint, supporte ses réflexions sur la vanité de la vie terrestre. La peinture de Blancbec elle aussi foisonne de repères biographiques : la tache noire sur le cahier d’écolier ou le close up sur le visage de Goldorak renvoient à son enfance ; la juxtaposition dynamique de triangles à l’envol de l’oiseau omniprésent dans son œuvre ; un tournesol à son premier métier de fleuriste. Mais à la figure du saint méditant sur la vacuité de nos existences se substitue celle d’un DJ lumineux : pour Blancbec, il personnifie la découverte du hip hop et du graffiti qui sont à la source de son univers créatif. Et, alors que saint Jérôme pointe le doigt sur un crâne, symbole de nos fins dernières, il a le regard fixé sur l’horizon, sur l’avenir et sur l’ouverture des possibles.

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