Manon Painteaux adopte une approche graphique, marquée par des formes exagérées et ludiques aux couleurs vives. Ses personnages ou objets, souvent représentés avec des éléments déformés ou abstraits, évoquent un univers surréaliste, rappelant un mélange entre le graffiti, la bande dessinée et une influence de l’art pop.
Sa recherche vise à développer un langage visuel personnel, où les formes simples (souvent anthropomorphes, exagérées ou déformées) deviennent les vecteurs d’un imaginaire hybride, oscillant entre fiction et critique douce du réel. Il ne s’agit pas pour elle de raconter une histoire au sens classique, mais plutôt de construire des narrations visuelles fragmentées, où l’absurde et le jeu formel s’entrelacent pour ouvrir des niveaux de lecture multiples.
Comme dans ses fresques, l’image ludique ou naïve révèle par strates une complexité plus profonde, entre légèreté visuelle et regard critique.
Le M.U.R. Plein Champ novembre 2025 : « Le coffre »
Manon Painteaux s’empare du Coffre aux Cariatides, orné d’une représentation de Neptune et d’un Triton entre deux chimères. L’artiste y voit moins une scène narrative qu’un terrain de transformation visuelle, un motif ancien à faire glisser vers un langage contemporain.
Fidèle à son univers graphique et coloré, elle retire de la scène toute dimension héroïque ou solennelle pour lui offrir une réinterprétation plus ludique et intuitive. Neptune, Triton, les chimères et les ornements deviennent des silhouettes exagérées, des volumes simplifiés qui se déforment et se recolorent. Le récit mythologique disparaît au profit d’un face-à-face entre passé et présent, où chaque élément glisse vers un nouveau reflet. Elle n’illustre pas le mythe : elle l’ouvre, l’étire, l’interprète comme un espace de circulation entre héritage et invention.
L’artiste s’est inspirée de l’œuvre du Musée de Tessé Coffre aux Cariatides (2de moitié du XVIe siècle), dont l’auteur est inconnu :

